
Je propose l'ouverture d'un topic cinéma. Certains d'entre vous fréquentent peut-être les salles obscures ? Si c'est le cas, alors pourquoi ne pas présenter des films que nous avons eu l'occasion de voir ? Sans même forcément se consacrer exclusivement à l' actualité du 7 ème art : le film peut daté.
Tout est ouvert. Peu importe le genre. Seule contrainte, en dire quelque chose qui relève de la réflexion. Mais je ne me fais pas de souci à ce sujet.
Alors j'ouvre le bal !
Je viens de voir Un secret ( sorti dans les salles l' année dernière ) de Claude Miller (avec Patrick Bruel, Cecile de France, Ludivine Seigner, entre autres).
L'histoire : Un jeune garçon qui découvre pendant son adolescence qu'il a eu un petit demi-frère, de 10 ans son cadet, raflé avec sa mère par les nazis et que la famille qu'il croyait avoir (père-mère) ne s'était pas du tout construite comme il le pensait.
L'histoire d'un secret donc... l'histoire de ce qu'on veut taire. Et qui pèse infiniment. Y compris sur ceux à qui on le tait.
Que dire du film ?
Plusieurs choses :
--> Il y a un ressort technique qui parle immédiatement d'abord : pour filmer cela, Miller utilise un outil déroutant : le présent (le garçon devenu adulte) est filmé en noir et blanc. Le passé lui (période d'entre-guerre + période d'après-guerre) est filmé en couleur. Comme pour montrer que ce que vivent vraiment tous ces gens, c'est le passé. Le présent est mort à cause du passé qu'on a voulu taire. Et ils ne font que vivre leur passé au fond... Le secret est donc ce qui parle...
--> Le film est lent à se dérouler. Un peu trop puisqu'au final, on a un film court (1h40) qui en parait presque le double.
--> Mais les mouvements de caméra, à fleur des choses, souvent rasant les choses, captant des bribes de choses, tout cela est bien vu...
Au final, c'est donc un film lourd, un peu "plombant"... normal au vu du thème. Mais pas de doute, c'est un bon film. Très bien servi par les acteurs d'ailleurs (autant Bruel le chanteur me laisse indifférent, autant Bruel l'acteur m'étonne par sa justesse). La seule qui ne s'en sort pas, c'est la petite fille de la toute dernière scène...
Et cette manière de traiter la présence de ce que l'on voudrait taire, de ce que l'on préfèrerait avoir gommé, c'est vraiment bien vu.